La vie à l’ère du Covid-19 dans nos lieux culturels
Après de longs mois de fermeture, la plupart des lieux culturels ont réouvert. Mais ils ont dû pour cela adapter les activités de leurs bâtiments et mettre en œuvre, pour leurs agents comme leurs visiteurs, des mesures de prévention contre la propagation du virus. Tour d’horizon.
La crise du Covid-19 a bouleversé nos vies. Vaccin, pass sanitaire, masque, gel hydroalcoolique, gestes barrières… Notre quotidien n’est plus le même. Certains secteurs de notre économie ont été durement touchés par cette pandémie, à l’image de celui de la culture, qui a connu, en 2020, un recul de son chiffre d’affaires de 31 % dans l’Union européenne. Fermés durant de nombreux mois, la plupart des lieux culturels ont réouvert en France le 19 mai dernier en mettant en œuvre de nouvelles solutions pour éviter la propagation du virus mais également pour mieux répondre aux attentes de leurs visiteurs.
Transparence sur l’utilisation des espaces
La gestion des flux rend l’expérience visiteur plus agréable et permet de gérer le taux d’occupation des différents espaces. En période Covid, les jauges étant limitées, il est primordial pour les exploitants d’anticiper le nombre de visiteurs, de disposer d’un contrôle d’accès fiable ainsi que de solutions de gestion des flux pour connaître en temps réel les effectifs présents sur leur site.
La plateforme Enlighted – du nom de la société leader dans les systèmes IoT (Internet of Things) rachetée par Siemens en 2018 – est ainsi capable d’évaluer le nombre de personnes à l’intérieur d’un bâtiment et d’analyser l’occupation des surfaces. Ses capteurs détectent tout changement dans les conditions ambiantes afin de réagir en temps réel aux besoins d’éclairage et de confort (chauffage, ventilation et climatisation). Basée sur une application de contrôle d’éclairage intelligente et sophistiquée, fait non négligeable, la mise en place de cette solution se traduit par une réduction allant jusqu’à 85 % des coûts d’éclairage d'un bâtiment lorsqu’elle est associée à des luminaires LED avancés. Les statistiques recueillies donnent une vision claire de l'utilisation des espaces et sont indicateur du respect des règles.
Qualité de l’air
Dans les lieux clos, le renouvellement de l’air est crucial pour limiter les risques de contamination. « Les avions, ou bien les TGV, sont les endroits les plus sûrs parmi les lieux clos. Le risque y est absolument minimal. Il y a extrêmement peu de contaminations car l’air est régénéré toutes les 3 à 5 minutes. C’est irréalisable dans des locaux de salles de spectacle mais on peut grandement y améliorer la ventilation », indiquait en mars dernier Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale de Genève, auditionné par la mission d’information du Sénat sur l’impact de la crise sur les lieux culturels.
« Un grand volume d’air sous plafond n’est pas suffisant pour permettre une aération adéquate, confirme Fabien Métivier, responsable de marchés Musées et Patrimoine chez Siemens Smart Infrastructure. Il est nécessaire de se doter d’un système de ventilation mécanique via une centrale de traitement d’air afin de gérer la température, l’hygrométrie ainsi que la filtration. Nos solutions permettent de surveiller le niveau de qualité d’air pour apporter, si besoin, de l’air hygiénique selon les règles sanitaires du Code du Travail (Article R4222-6) et les règles professionnelles du Document Technique Unifié qui régit la profession du génie climatique. » La nouvelle Règlementation Environnementale (RE2020), qui devrait entrer en vigueur au
1er janvier 2022, imposera d’ailleurs aux nouvelles constructions la mise en place d’une ventilation avec récupération de chaleur sur l’air vicié pour concilier haute performance énergétique et excellente qualité de l’air intérieur.
Offre numérique et expérience utilisateur
En avril dernier, le Sénat avait émis douze propositions visant à aider à la réouverture des lieux culturels. La dernière de ces propositions demandait la création d’un fonds pour l’équipement des salles en systèmes d’aération et de ventilation plus performants, tout en soutenant le développement des offres numériques. « Les 18-24 ans, notamment, sont à la recherche de ce côté immersif et digital, confirme Fabien Métivier. Les lieux culturels doivent adapter leurs offres pour les attirer. »
Visites virtuelles, parcours personnalisés et dispositifs permettant de bâtir une interaction avec le visiteur ont la cote. « Un musée parisien organisant par exemple une exposition temporaire sur le thème « Paris l’hiver » pourra ainsi jouer sur la luminosité, la température… », poursuit Fabien Métivier. Des expériences utilisateurs rendues possibles via des plateformes d’hypervision telles que Desigo™ CC, capable de faire varier la luminosité, l’air ambiant ou encore l’hygrométrie pour adapter les scénarios en fonction des enjeux des visites.
« Les lieux culturels se doivent de créer de la curiosité pour attirer les visiteurs, conclut Fabien Métivier. C’est pour cela qu’ils se diversifient en proposant également visites immersives et digitales, points de restauration, prestations hôtelières ou encore bornes de recharge pour voitures électriques. C’est une plus-value et un service supplémentaire apportés aux visiteurs. »
Novembre 2021
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