Votre bureau vous rend-il malade ?
Les pouvoirs publics s’attachent à protéger les populations des effets délétères de la pollution de l’air en milieu urbain. Qu’en est-il de la pollution à l’intérieur des bâtiments et du syndrome du bâtiment malsain ?
La qualité de l’air que nous respirons a un effet sur notre capacité de réflexion, sur la circulation des virus et la propagation des maladies respiratoires et cardio-vasculaires. D’une manière générale, l’air vicié incommode ceux qui la respirent. Invisible et inodore, la pollution à l’intérieur des bâtiments n’en est pas moins bien présente. Afin de préserver notre santé et notre bien-être, il importe donc de surveiller et de réguler la qualité de l’air intérieur.
« Toutes les études convergent : des salariés épanouis et en bonne santé sont plus productifs. Ce constat incite de nombreuses entreprises à améliorer le confort, la santé et le bien-être de leurs collaborateurs sur leur lieu de travail », explique Jonathan Copley, de Siemens Smart Infrastructure. « Les premiers secteurs à avoir eu recours aux émetteurs portables dans leurs bâtiments, ce sont les établissements de santé, les établissements hôteliers et les exploitants d’immeubles résidentiels. Ces émetteurs sont utilisés par exemple pour surveiller les constantes vitales des patients et suivre l’évolution de leur état de santé. De même, des capteurs IoT sont mis au point pour pouvoir venir en aide aux personnes en situation de détresse, par exemple aux personnes âgées victimes d’une chute ou aux pompiers piégés dans un immeuble en feu. »
L’air vicié dans un bâtiment peut être à l’origine de symptômes divers : maux de tête, nez bouché ou écoulement nasal, irritations de la peau, yeux secs et irrités, fatigue et difficultés de concentration. Les personnes touchées par ces symptômes exigent un meilleur contrôle des facteurs environnementaux, qui sont notamment les suivants:
- Concentrations de CO2 : dans les salles de réunion, il arrive souvent que les concentrations de CO2 atteignent 1 500 à 3 000 ppm (parties par million). Avec de telles concentrations de gaz carbonique, notre capacité à traiter l’information peut être réduite de 60 %, et notre capacité à prendre des décisions de 90 %.
- L’humidité : le taux d’humidité dans l’air, s’il est trop faible ou trop élevé, a des effets sur la propagation des virus et des allergènes. Une régulation insuffisante du taux d’humidité peut entraîner une réduction de la productivité, une augmentation de l’absentéisme et un mal-être au travail.
- Les composés organiques volatils : les COV peuvent provenir des détergents chimiques, des peintures, des tapis, du matériel de bureau ou de l’extérieur (fenêtres, systèmes de ventilation sans filtre). Même à faible concentration, les COV peuvent affecter les fonctions respiratoires et reproductrices ainsi que le système nerveux central (altération du sang et des fonctions du foie et de la rate).
- Les particules fines : les conséquences néfastes des particules fines s’observent généralement dans les grandes villes et les zones fortement industrialisées. Elles sont présentes dans les gaz d’échappement, sont rejetées dans l’atmosphère par les centrales électriques à énergie fossile, émises par des chantiers de construction ou des sites industriels, ou sont d’origine naturelle. Les particules fines peuvent pénétrer dans les poumons et causer des maladies allant de l’asthme au cancer.
- L’éclairage : nous réduisons de plus en plus la consommation d’énergie liée à l’éclairage et augmentons la durée de vie de nos systèmes d’éclairage. Mais ces progrès ne doivent pas se faire au détriment de nos besoins en lumière naturelle (ou éclairage équivalent). Lorsque ces besoins ne sont pas satisfaits, le stress augmente, le moral baisse, et une fatigue oculaire se fait ressentir.
Il est possible d’améliorer la qualité de l’air en ayant recours à des filtres HEPA (filtres à air à haute efficacité) ou à des purificateurs d’air au charbon actif, qui permettent de faire barrage aux polluants nocifs. Il existe aussi des appareils de surveillance de la qualité de l’air capables de détecter des particules fines PM2.5 en suspension, dont le diamètre est inférieur à 2,5 micromètres, c’est-à-dire des particules suffisamment petites pour pénétrer profondément dans les poumons.
Pour économiser l’énergie et réduire les émissions de gaz à effet de serre, nous avons isolé nos bâtiments. Mais dans nos bâtiments modernes désormais entièrement hermétiques, l’air peut rapidement devenir toxique.Jonathan Copley, Siemens Smart Infrastructure
Pour remédier à ces inconvénients, les bâtiments peuvent être réaménagés, par exemple en installant un système de ventilation ou en ajoutant des fenêtres pour laisser entrer la lumière naturelle. Des solutions d’automatisation permettent de contrôler l’environnement intérieur et de maintenir des conditions idéales. Un réseau de capteurs de précision avec fonction d’autoétalonnage envoie des informations en temps réel aux systèmes d’automatisation afin de gérer le système CVC et l’éclairage, et de réguler les concentrations de CO2.
Jonathan Copley, de Siemens Smart Infrastructure, explique : « Pour économiser l’énergie et réduire les émissions de gaz à effet de serre, nous avons isolé nos bâtiments. Mais dans nos bâtiments modernes désormais entièrement hermétiques, l’air peut rapidement devenir toxique. Contrôler et réguler la qualité de l’air n’est pas très coûteux. Parfois, la solution peut simplement consister à ouvrir régulièrement les fenêtres. Au besoin, il est possible d’installer des systèmes de surveillance et de régulation de la qualité de l’air. Ils seront vite rentabilisés en termes de gain de productivité, de fidélisation du personnel et de bien-être de manière générale. »
04-12-2019
Crédits photo : Siemens AG
Abonnez-vous à la newsletter
Restez à jour à tout moment : ce que vous devez savoir sur la transformation numérique au sein des infrastructures et des industries.