Le trimaran Sodebo Ultim 3 passe la barre aux étudiants
Depuis 2018, des étudiants de l’Université de Technologie de Compiègne (UTC) participent à l’optimisation continue du voilier trimaran Sodebo Ultim 3. Une aventure commune intégrant l’utilisation d’outils de simulation numérique pour allier performance et réactivité, deux éléments clés dans la course au large.
Les chiffres donnent le tournis. 15 tonnes, 34 mètres de hauteur, 32 mètres de long sur 23 mètres de large, 600 m2 de voile… Trimaran géant capable de s’élever au-dessus des flots et de naviguer sur toutes les mers du monde, y compris les plus hostiles, Sodebo Ultim 3 est un bijou de technologie. Et rien dans sa conception n’a été laissé au hasard.
Fruit de plus de 2 ans de travail entre experts de la conception autant que de la fabrication, Sodebo Ultim 3 a été dévoilé en mars 2019, sur le port de Vannes, par son skipper vedette Thomas Coville. Doté d’un cockpit de pilotage situé sur la partie avant – une nouveauté pour un multicoque de course –, il a depuis vogué sur les mers du globe, tentant notamment de battre le record du Trophée Jules-Verne en 2020. Il est tourné vers les prochains challenges comme la Transat Jacques Vabre en double, la route du Rhum et en point d’orgue la course autour du monde en solitaire.
Une trentaine d’étudiants déjà mobilisés
Chacune de ces sorties sont l’occasion de recueillir des données primordiales pour l’optimisation continue de ce bolide des mers, capable de pointes jusqu’à près de 50 nœuds (90 km/h). Depuis l’été 2018, une trentaine d’étudiants de l’Université de Technologie de Compiègne (UTC) ont ainsi participé à la mise en place de ces améliorations. « Le choix de ce partenariat avec l’UTC vient d’une longue réflexion visant à mettre l’accent sur la R&D et à mettre en place une veille technologique sur le long terme », explique Alexis Aveline, responsable du département technologique du Team Sodebo.
Enseignant chercheur à l’UTC, Eric Noppe est à la base de ce partenariat université-entreprise mêlant ateliers pédagogiques et projets de fin d'études. « Ma feuille de route, c’est de former de jeunes ingénieurs et d’accompagner les industriels dans leurs besoins en R&D, confirme le titulaire de la chaire hydraulique-mécatronique à l’UTC. Deux engagements remplis dans ce partenariat avec le Team Sodebo. »
Ma feuille de route, c’est de former de jeunes ingénieurs et d’accompagner les industriels dans leurs besoins en R&D,confirme Eric Noppe, enseignant chercheur à l’UTC
Optimisation des performances et économies d’énergie
Les étudiants apprécient ainsi, en situation réelle, les contraintes de l’industrie et doivent faire preuve d’agilité pour s’adapter à un environnement où de nombreux projets R&D sont en cours. Et pour le Team Sodebo, l’objectif est double. « La variété des questions que les étudiants soulèvent nous oblige à avoir un esprit clair et ordonné pour être capable de décrire nos travaux, indique Alexis Aveline. Les étudiants apportent également des éléments concrets qui nous aident à prendre des décisions. » Toujours dans le but d’optimiser les performances du bateau et de réaliser des économies d’énergie.
La variété des questions que les étudiants soulèvent nous oblige à avoir un esprit clair et ordonné pour être capable de décrire nos travaux. Les étudiants apportent également des éléments concrets qui nous aident à prendre des décisions.Alexis Aveline, responsable du département technologique du Team Sodebo.
Les études sont réalisées sur des outils Siemens – Simcenter Star-CCM+ pour toutes les problématiques d’écoulement aérodynamique et hydrodynamique et Simcenter Amesim pour des évaluations de type simulation système et énergétique – qu’ils utilisent au quotidien dans leur cursus universitaire. « Simcenter Star-CCM+ modélise par exemple le débit d'eau créé par une prise d'eau en avant de l'appendice principal du bateau, dans le but d'évaluer l'apport d'énergie créé, ajoute Alexis Aveline. Le banc d'essai pilote automatique mis à disposition par l'UTC est, lui, intéressant pour la mise au point de nos actionneurs. »
La pratique des outils numériques comme tremplin d’avenir
« Le but est de prédire les performances, de tester différentes solutions en virtuel avant de choisir des solutions définitives et d’économiser du temps d’essai en mer, toujours dépendant des conditions climatiques », complète Eric Noppe. Des cas concrets sur lesquels les étudiants peuvent appliquer directement leurs connaissances théoriques. « La pratique des outils numériques au sens large, et ceux de Siemens en particulier, permet aux étudiants de toucher à différents domaines et d’avoir accès à de belles opportunités professionnelles, ajoute-t-il. Certains de nos anciens élèves formés sur Simcenter Amesim ont ainsi été recrutés chez Safran à l’issue de leur stage. C’est un vrai plus pour eux d’avoir une pratique de ces logiciels, car cela diminue notamment le temps de formation dans leur future entreprise. »
Allier la théorie à la pratique – les étudiants de l’UTC ont deux stages de six mois intégrés dans leur cursus –, tout en mettant à disposition des solutions numériques utilisées par les industriels, tel est l’objectif de ce parcours universitaire. Une fois formés, que ce soit en mécanique ou en informatique, ces ingénieurs peuvent ainsi prétendre à une intégration dans des équipes et projets industriels de tous types.
Avril 2021
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