SINUMERIK Run MyRobot

Et si robots et machines-outils ne faisaient plus qu’un ? C’est le pari de Siemens qui lance une nouvelle version de Run MyRobot. Une solution qui utilise la commande numérique de la machine pour piloter et programmer son robot de chargement/déchargement ou d’usinage.

Robot : l’assistant des machines-outils

Roboticien, automaticien, usineur.

Souvent trois métiers distincts ne parlant pas la même langue. Et pourtant, tout les pousse à le faire. Implanter un robot au pied d’une MOCN pour charger et décharger des pièces est devenu courant. Ce même robot assure parfois des opérations d’ébavurage, de changement d’outils, voire de contrôle qualité en temps masqué. L’usinage de très grandes pièces, confié jusque-là à des centres d’usinage portique fort couteux, est désormais à la portée de robots.

Plus économiques, plus flexibles et installés sur des rails, ils peuvent en effet couvrir de grandes distances sans perdre en précision. Reste ce goulet d’étranglement à l’intersection de ces trois professions : l’intégration du robot avec la machine, la programmation du robot et celle des gammes d’usinage.

SINUMERIK Run MyRobot démocratise la robotique

La solution de Siemens ? Run MyRobot. La première application lancée en 2014 utilise la commande numérique de la machine-outil, en l’occurrence une SINUMERIK 840D sl, pour piloter à la fois la machine et son robot.

Si la baie du robot est conservée pour gérer ses axes, il n’y a plus qu’une seule interface et un seul langage pour programmer la machine et les opérations confiées au robot.

Conséquence, ce dernier est beaucoup plus facilement accepté dans l’atelier et sa prise en main est immédiate. Une seule journée peut suffire pour comprendre les spécificités des robots, par exemple, les positions dites de singularité. Mais, la plupart du temps, l’opérateur machine se passe de formation supplémentaire. C’est parce qu’il conserve la même interface de la commande numérique pour programmer les trajectoires d’usinage et celles du robot. Et, comme sur sa machine, le mode JOG lui permet de déplacer les axes robot pas à pas pour sa programmation par apprentissage !

Cette simplicité de mise en œuvre profite à la fois au constructeur de la machine-outil pour l’intégration de la solution robotique, et, bien entendu, au client final. Ce dernier n’a plus en face de lui qu’un seul interlocuteur : le fournisseur de la MOCN.

Pour les entreprises accédant pour la première fois à l’automatisation des machines d’usinage, tout devient plus facile.

Tout en élevant la performance globale

Pour certaines applications, la gestion du robot par la SINUMERIK 840D sl permet d’accroitre la précision absolue du positionnement robot. Siemens propose en effet une solution pour calibrer l’ensemble de l’installation afin d’harmoniser la précision dans tout l’espace de travail.

La CN est également capable de piloter plus d’axes qu’une installation classique. On peut donc concevoir des ilots plus complexes, associant par exemple des positionneurs ou plusieurs robots, et augmenter d’autant la productivité de l’ensemble. Enfin, lorsque le robot est l’assistant de la machine, son contrôle par la CN permet de mutualiser différents services comme la CFAO, la distribution des programmes d’usinage, ou encore la télémaintenance.

L’usinage robotisé n’a jamais été aussi simple

Siemens ne s’est pas arrêté en si bon chemin. « Nous avons lancé la version Direct Control de SINUMERIK Run MyRobot en collaborant avec Comau. Dans cette version, la baie de contrôle du robot disparait. C’est la commande numérique de la machine qui pilote totalement le robot », nous explique Bernard Mauclère, chef de produits SINUMERIK chez Siemens France. Comme pour la version précédente de Run MyRobot, la SINUMERIK 840D sl se charge de toutes les tâches de planification de trajectoire du robot et propose à l’opérateur de conserver la programmation en code G ou en cycles.

Le concept Run MyRobot est ainsi complètement abouti puisqu’en plus de l’intégrateur, de l’utilisateur et du programmeur, familiers des commandes numériques 840D sl, il permet aux personnels chargés de la maintenance d’intervenir sur ces installations avec leurs savoir-faire habituels.

C’est cette nouvelle étape dans la simplification de l’usinage robotisé. L’installation devient encore plus compacte, son déploiement sur site est plus rapide et on gagne un cran supplémentaire en performance.  Cette intégration complète raccourcit les boucles d’asservissement des axes du robot. On améliore ainsi la précision des trajectoires et des positions ainsi que la dynamique.

Cela permet d’envisager des applications d’usinage plus exigeantes ou nouvelles, comme par exemple la fabrication additive, la réalisation de pièces en matériaux composites, la découpe laser ou l’implantation du robot à l’intérieur de la machine-outil
précise Bernard Mauclère.

Les différentes versions

  • Run MyRobot/Handling : chargement et déchargement de pièces.
  • Run MyRobot/Machining : chargement et déchargement de pièces + usinage robotisé
  • Rum MyRobot/Direct Control : similaire à la version Machining mais sans utilisation de baie robot, celui-ci étant uniquement contrôlé par la 840D sl et ses variateurs SINAMICS

La programmation du robot à travers la commande SINUMERIK 840D sl

Elle n’exige pas de compétences en robotique. Pour la version « Handling », elle s’effectue par apprentissage en associant des blocs conversationnels. Chaque bloc correspond à un type de déplacement et chaque ligne de code automatiquement créée représente un pas de déplacement. Pour la version « Machining », c’est la programmation habituelle du fraisage 5 axes qui est utilisée. Comme pour sa machine, l’opérateur visualise sur l’écran de sa CN l’évolution des 6 axes du robot en coordonnées cartésiennes ou articulaires. Il peut intervenir pour modifier celles-ci afin d’optimiser sa trajectoire.

Bernard Mauclère

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